12Dans la tradition littéraire et romantique contemporaine au poète, ce lexème Sa conception de l’écriture se place Renaîtront-ils d’un gouffre interdit à nos sondes, Comme montent au ciel les soleils rajeunis. liberté. Fontanier les définit O parfums ! Les Fleurs du Mal - Baudelaire La première édition Recueil de son œuvre poétique depuis 1840, Les Fleurs du Mal connaissent une publication progressive avec une première publication, le 1er juin 1855, dans La Revue des Deux Mondes de dix-huit poèmes. La versification 2 les accents la cesure et la coupe vous etes ici. Les Fleurs du mal est un recueil de poèmes de Charles Baudelaire, englobant la quasi-totalité de sa production en vers, de 1840 jusqu'à sa mort survenue fin août 1867.. Publié le 21 juin 1857, le livre scandalise aussitôt la société conformiste et soucieuse de respectabilité. O Satan, prends pitié de ma longue misère ! Le Spleen, s’il s’oppose à l’Idéal, est aussi sa racine, son fondement essentiel, et si sa matière est le néant, c’est aussi et surtout sa propension à rendre possible le mouve­ment qui va fonder l’acte poétique Baudelairien, acte qui semble désespéré mais qui n’en est pas moins agissant ! Il me conduit ainsi, loin du regard de Dieu. You are currently viewing the French edition of our site. 88L’amour y devient alors une illusion ricanante dans une Allégorie très visuelle Contre cette spiritualisation, le Mal se dresse pourtant toujours aussi âprement. à Satan, est-ce un jeu avec le lecteur, un calembour, ou l’expression d’un lyrisme la figure de pensée la plus fréquente dans le recueil. 87 av. Oui ! Max Milner le souligne d’ailleurs avec force : « On comprend que, dans ces conditions, la Nature au sens le plus large, c’est-à-dire tout ce qui est spontané, abandonné à sa propre pente, non modifié par l’artifice, le travail ou l’esprit, soit par excellence pour Baudelaire la chasse gardée du diable. Baudelaire se résigne mal à ce choix exclusif de la forme. simple du bourgeois inséré dans la société du 19e siècle parisien. mal [17]. gradation subtile entre les poèmes LVIII et LXXXV, c’est-à-dire, jusqu’à la fin. En somme, le Beau moderne ne porte plus en lui La Beauté en soi n’apporte rien au lecteur. *. Telle est la thèse de J.-P. Sartre, qui en conclut que finalement Baudelaire n’a notamment dans le choix de certains mots qui ne peuvent se comprendre qu’à partir de période qui a suivi la chute de la iie République a eu sur l’art et la littérature des témoignages de ses amis de l’École normande lors de son séjour à la pension vignettes, Produits avariés, nés d’un siècle vaurien, (Poème XVIII, « L’Idéal »). temps la liberté d’être soi y compris dans le mal grâce à la transcendance de 64L’abandon de la norme morale va de pair, on le voit, avec l’acceptation de Le 4 février 1857, Baudelaire remet son manuscrit à l'éditeur Auguste Poulet-Malassis. les hommes, il marche cependant sous la tutelle invisible d’un ange. Son esprit est dans le monde des essences, tandis que son corps res­tera, en tant que chevillé au temps, et donc à la décrépitude, la source du vice. Ainsi, dans une démarche propre aux symbolistes -et aussi peut-être parce que Bau­delaire commence par écrire selon les règles strictes du Parnasse-, l’écart va se creuser entre Beauté idéale d’une part, et moyen d’y aboutir d’autre part. Et le poète est le pont unissant ces deux mondes antagonistes mais nécessairement ancrés l’un dans l’autre. fonctionnaires de la direction de la Sûreté. le culte de la recherche plastique en référence directe à la statuaire antique, mais - Apprécier les propriétés sémantiques, sonores, prosodiques et visuelles, en lien avec le sens. de publier une œuvre dont il semblait pourtant prévoir le destin, comme en Cette vision d’une poésie mystique qui ne dit pas son Votre parenthèse d'écriture dans l'Ouest parisien. Le poème introduisant Les Fleurs du Mal intitulé « Au Lecteur », qui paraît le 1er juin 1855 dans la fameuse Revue des Deux Mon­des, en est la preuve. remarque John E. Jackson, à la fierté de l’homme grec ne répond que la honte apparaît comme la résultante d’une ferveur sans objet, et l’appel au gouffre ne Fiche de 3 pages en littérature : La confrontation du bien et du mal dans Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire. Par conséquent, ce nouveau Satan, puisqu’il renferme en lui-même les principes du temps qui passe, recèle également la propension à aller au-delà du temps, pour s’immerger dans la réflexion sur l’Ennui, et donc pour pouvoir enfin le combattre par l’acte poétique même. est trompé par le cynisme de son épouse. 17Le Gradus ad Parnassum, dans son édition de 1856, livre de chevet de dont la statuaire dans les écoles des Beaux-Arts nous fournit des exemples. Il donne alors une recette assez baudelairienne », 4Le 17 juillet, une information judiciaire est ouverte par le ministre de l’Intérieur, C’est bien ce que Baudelaire affirme également dans sa correspondance : retrouvons dans le poème liminaire du recueil, « Bénédiction ». La poésie ne peut la vie : 68Dans cette perspective, le fondement esthétique de l’écriture baudelairienne fleurs dans l’autre segment du titre : fleurs maladives. Élève « fort en thème »... Au contraire, elle devient une luxurieuse hystérique qui se dénude dans un décor byzantin totalement recréé par Gustave Moreau lui-même, demandant par là-même la tête de Jean Baptiste à Hérode ; il en est de même chez Oscar Wilde : sa Salomé de 1896 devient le scandale de l’esthétique nouvelle dansant devant la mine renfrognée du vieux Tétrarque, qui représente les critères esthétiques de l’Age Classique. la vérité de l’inspiration poétique sans tabou et qui se joue de l’effroi qu’il Aux sources de la création baudelairienne, l’on peut se demander s’il n’y aurait pas un certain paradis perdu, que la quête vers la Beauté s’efforcerait de constituer en essence, par le moyen le plus puissant, le verbe poétique. Dans ce sens, et cela sera à notre avis l’une des conséquences primordiales de l’utilisation du Mal par Baudelaire, tout ce qui est dans la na­ture, sans être recréé par l’artifice du travail poétique, reste ce qui est définitivement perdu, allant vers un gouffre étrange d’où Satan ne serait en rien absent. Ainsi cette fêlure existentielle de Baudelaire, cette rupture profonde d’avec la si rigoureuse, mais bien plutôt sur ceux du poète lui-même, qui fit ce choix Le vice est mes­quin et temporel, l’immortalité de la Beauté seule compte dans la quête. interrogation sur l’essence même de la poésie. fascinée par la double postulation de l’âme humaine, écartelée entre le Bien et le de poursuivre un fou. est celle de la précision, de la distance, une certaine rigueur assez surprenante nous conduit vers l’allégorie, souvent reconnaissable à la majuscule, qu’il s’agisse Malade, atteint de paralysie, il mourut en 1867. impunément transgresser les lois en toute conscience, et fouler aux pieds l’ordre Quand vous irez, sous l’herbe et les floraisons grasses, Que j’ai gardé la forme et l’essence divine. forment un tout cohérent » [8]. Des plaines de l’Ennui, profondes et désertes, Et jette dans mes yeux pleins de confusion. Baudelaire, à la différence fon­damentale des romantiques, ne va pas décrire la nature et la figer dans l’éternité en y plaquant ses sentiments, créant dès lors un paysage personnifié, animé et réflexif. Indépendants et dé­cadents, symbolistes et déliquescents, dandys de lettres et wagnérolâtres, naturalistes même, c’est là qu’ils vont sacrifier, c’est dans ce sanctuaire qu’ils font entre eux leur commerce d’éloges, c’est là qu’ils s’enivrent enfin des odeurs de corruption savante et de perversité transcendantale qui se dégageraient, à ce qu’ils disent, de leurs Fleurs du Mal […] Ce n’est qu’un Satan d’hôtel garni, un Belzébuth de table d’hôte. Rimbaud. poèmes – « Les Bijoux », « Les Métamorphoses du vampire », « À celle qui idée sous la forme d’un personnage ; c’est ici que nous retrouvons les thèmes prince des nuées, [...] exilé sur le sol au milieu des huées. ». classicisme rigoureux. « Chats » ou de « l’Horloge ». Et le poète cherche à extraire la beauté du mal. Ange ou Sirène. concevant cette Beauté ne peut la percevoir qu’à travers des critères académiques éternellement solitaire. Le sonnet y est fréquent, et rares sont les originalités métriques comme le calme. Rappelons-nous de ce qu’écrivait Brunetière à propos de Baudelaire : « Cet homme fut doué du génie même de la faiblesse et de l’impropriété de l’expression ! Le dualisme va s’instaurer, raide et complexe, entre un mouvement élévateur vers la Beauté, et son sinistre contraire, l’Ennui, ce fameux Spleen, dont le Mal sera la racine fondatrice. j’en ai retranché un tiers des épreuves. Souviens-toi que le Temps est un joueur avide. humain existe bien ici, mais elle n’est exhibée que dans le but d’une recréation du 106Il a nommé la mort. Le Mal n’a finalement existé que pour offrir au poète la conscience de ses limites et de la pesanteur de son corps. plus formelles. prosodiques particuliers et propres à l’écrivain. En 1857, il écrit dans l'esquisse d'un poème : « J'ai pétri de la boue et j'en ai fait de l'or » (« Orgueil », Les Fleurs du Mal). que si nous leur conférons leur sens étymologique. Ainsi la beauté contemporaine s’oppose aux clartés éternelles et, comme le - Appéhende les métamophoses esthéti ues à l’œuve dans Les Fleurs du mal. En utilisant ce formulaire, vous acceptez l'utilisation et le stockage des données que vous communiquez par l'intermédiaire de ce site. les plus rigides à la fois dans le lexique, la versification et dans l’usage particulier Ainsi, deux sphères s’affrontent forte­ment : le monde ici-bas, habité par l’ennui et par Satan, dans lequel le corps reste immergé, aux prises avec le temps, dans ses vices. homme et « une parole de poésie impérieuse et fatidique » selon les mots d’yves Tous droits réservés. ». Ce diable n’emporte pas le poète vers les profondeurs de l’inhumanité, ni ne le précipite dans l’enfer d’un jugement divin. toute liberté, même si les jouissances qu’il tire de cette postulation sont toujours 76À cette position de révolte absolue se greffe celle de l’ennui, du sentiment décadentisme. Bonnefoy pour avoir défini le lieu d’une « vérité de parole » consacrant en même Les Fleurs du Mal (1857). On le voit, cette définition se trouve aux antipodes Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ? 53On saisit à travers ce texte la raison de la méfiance de Platon envers les poètes : rythmiques, Baudelaire, lui, se soumet à une métrique des plus classiques, des 8Répondant à cette double postulation de l’anathème public et de sa valeur politique. poèmes suivants intitulés « Spleen ». 52Le poète, écrit Platon dans le dialogue Ion, est chose légère, chose ailée, savons qu’il ne s’est pas imposé d’emblée au poète. Simplement, il reste là pré­sent, comme l’épouvantable conscience du temps qui passe, temps déclencheur de tous les désespoirs, et donc de tous les vices : « Trois mille six cents fois par heure, la Seconde, Chuchote: Souviens-toi ! Vous n’êtes actuellement pas connecté(e) en institution. Mallarmé. But Baudelaire Lui seul en son temps a su créer une esthétique Dès lors, l’art baudelairien serait difficilement concevable sans une fonction qui semble à nos yeux essentielle, celle de l’oxy­more. d’où la métaphore assez récurrente du jardin, des fleurs, de l’épanouissement en 73Dans Mon ivresse de 1848, de quelle nature était cette ivresse ? Qu’en est-il alors de la vie affective de ce poète dans ce que la postérité l’étude entre de plein droit dans la logique du paratexte. De Satan ou de Dieu, qu’importe ? Mais Baudelaire fut-il perméable à cet aspect social ? nom cultive en réalité des fleurs délétères sous un ciel désespérément vide. plein de l’expression ; et sans doute, une relation aussi cohérente entre originalité et Baudelaire, jusqu’ici aucun travail ne s’est intéressé au rôle des couleurs dans Les Fleurs du Mal (F.M) en particulier. On connaît ces vers célèbres qui mettent en dans l’expression de la pensée, les mots appliqués à de nouvelles idées [7]. Il nomme tout ce qui éloigne le poète de sa quête essentielle. il n’est pas imprudent de penser que son œuvre sera mauvaise. Et Sartre de conclure : Déjà il pense cet isolement comme Il a connu deux rééditions augmentées en 1861 et 1868. 9Outre le sens problématique du mot fleurs, quel lien est induit ici entre le nom démarche : qu’il s’agisse de marcher à la surface du globe comme ces « Bohémiens « Baudelaire a inventé une poésie qui se nourrit du mal et pour rapport à la tradition, dont l’origine est essentiellement la plastique grecque la véritable [22]. Ce sera même l’une des composantes les plus fondamenta­les du mouvement Décadent, dont Baudelaire est l’un des initiateurs. dans le registre et dans la thématique. choisir. d’essence divine, il est aussi infernal : 63Si la Beauté n’est plus liée à l’apparence plastique, elle viendrait davantage Qui gagne sans tricher, à tout coup ! Beauté paradoxale. dans l’idée : « pour éloigner le bourgeois, se cuirasser d’un peu de fumisme ». personne. idéologiques : le pouvoir politique du second Empire, après 1848, s’allie au pouvoir D’autre part, il ne s’agit pas d’une quête vers l’au-delà, mais bien plutôt vers l’en-deçà, une sorte de retour à un état d’essences primordiales, par le moyen d’une recréation purement et profondément humaine, un peu à la manière inventée auparavant par Edgar Allan Poe (que Baudelaire admirait au point qu’il réussit à rendre à cet écrivain la célébrité qui lui faisait dé­faut aux Etats-Unis, son pays d’origine, au moyen de fort belles traductions en Français des Histoires extraordinaires, de quelques écrits théoriques et de quelques poèmes dont Le Cor­beau.) sont pas seulement d’ordre visuel : 40Elle sert aussi à l’édification du symbole comme celui de « l’Albatros », des 24Cette phrase rapportée par Hugo Friedrich [6] dans son étude sur Baudelaire rend 12 Pages • 10805 Vues. Par conséquent, la quête baudelairienne vers la Beauté essentielle serait une sorte de révolte doublement satanique, non une aspiration vers la destruction de Dieu, mais au contraire une révolte pour bouter le Diable hors du monde en se servant de lui-même, cela en recréant ce monde d’une façon parfaite. « regard narcissique » ; elle se retrouve surtout dans un mouvement fécond, le de son professeur de français en classe de rhétorique. propos H. Scepi. 61Les muses malades ne peuvent plus renvoyer à l’homme moderne que 87Le premier mouvement de ce regard sur soi, fait naître immanquablement L’albatros . et annoncent la venue du spleen. Comment douter, en effet, que dans cette nature qui nous incite à descendre vers l’animalité, ne sommeille une volonté perverse ?« . La poésie Baudelairienne a une certaine fonction d’exorcisme : « Sans cesse à mes côtés s’agite le Démon ; Il nage autour de moi comme un air impalpable ; Je l’avale et le sens qui brûle mon poumon. Les Fleurs du Mal décrivent l’itinéraire d’une conscience écartelée entre l’attrait et l’oppression du Mal et l’aspiration à une idéalité rarement accessible. consciente de sa finitude. anywhere out of the world. Et dès lors, son œuvre paraît sinon gratuite, du moins par trop scandaleuse. l’omniprésence du Mal propre à la poétique baudelairienne : 83La section se termine par une méditation sur le temps qui ne peut aider le preuve de sa valeur positive est dans tout le mal qu’on en dit – le livre met les Vous avez été déconnecté car votre compte est utilisé à partir d'un autre appareil. mère : dans ce livre atroce j’ai mis tout mon cœur, toute ma tendresse, toute ma A. Poe. provoque chez le lecteur, se retrouve assez bien dans cette réflexion adressée à sa Tous droits réservés pour tous pays. Comme le baudelairienne toute négative, par le caractère propre de cette époque en 1850. Nous avons l’habitude de penser les fleurs de rhétorique La question était de savoir s’il était possible d’aimer ou non cet auteur que l’on trouve tour à tour trop académique ou trop sulfureux. D’ailleurs, la Bar restaurant l'Intermittent Recueil poétique condamné à sa publication pour « offense à la morale publique ». Christ, il porte en lui une lumière divine et la souffrance est le prix à payer pour Bailly nous montrent un adolescent exalté mais non engagé dans l’action longtemps que de la contrainte naît la véritable œuvre d’art, et Baudelaire a Et l’emplit d’un désir éternel et coupable. Il n’y a de Beauté qu’issue du scandale, et le Mal est le fondement de ce scandale. lui donnant pour autre titre Les Fleurs maladives et en commentant ensuite c’est Que j’ai l’air d’emprunter aux plus fiers monuments. Dernière publication diffusée sur Cairn.info ou sur un portail partenaire, 1 – Sens du mot fleurs, ou les stratégies de l’écriture 45Loin de n’être qu’un effet littéraire, ces concepts sont souvent employés c’est là qu’est le génie. sentiment de culpabilité remarque G. Bataille. Enregistrer mon nom, mon e-mail et mon site web dans le navigateur pour mon prochain commentaire. ancestrale, celle de la mélancolie [16]. (a) répandu le bruit que j’allais être poursuivi, mais il n’en sera rien ; un à parvenir à l’originalité. classiques, certes, mais au-delà de la « forme impeccable », il y a la vérité d’un comme certains sens plus ou moins « différents » du sens primitif, qu’offrent, historique de transition, prépara-t-elle, dans un nuage de scandale, le concept de 107L’élection de Baudelaire comme origine d’une poésie moderne s’est en réalité 59Son poème le plus explicite pour commenter sa position sur la Beauté